Qu’est-ce que le « paradoxe de l’épargne » ?

Le « paradoxe de l’épargne » est une théorie économique qui suggère qu’en période de récession ou de ralentissement économique, une augmentation de l’épargne personnelle et une diminution des dépenses peuvent en fait faire plus de mal que de bien à l’économie dans son ensemble. Ce paradoxe s’explique par le fait que, si l’idée d’épargner davantage peut sembler bonne en période de difficultés économiques, elle peut en réalité aggraver la situation en réduisant la demande globale de biens et de services, ce qui entraîne une baisse de la production et une augmentation du chômage. Cela peut créer un cercle vicieux dans lequel la réduction des dépenses entraîne une baisse de la croissance économique, qui à son tour entraîne de nouvelles réductions des dépenses. Cette théorie a été popularisée par l’économiste John Maynard Keynes et fait encore l’objet de nombreux débats parmi les économistes aujourd’hui.
Il stipule que les individus tentent d’épargner davantage en période de récession économique, ce qui entraîne une baisse de la demande globale et donc de la croissance économique. Une telle situation est préjudiciable pour tout le monde, car les investissements offrent des rendements inférieurs à la normale.

Modèle économique à flux circulaire

Keynes a contribué à relancer le modèle économique des flux circulaires. Selon cette théorie, une augmentation des dépenses courantes entraîne des dépenses futures. Les dépenses courantes se traduisent en effet par une augmentation des revenus des producteurs actuels. Ces producteurs déploient rationnellement leur nouveau revenu, parfois en développant leur activité et en embauchant de nouveaux travailleurs ; ces nouveaux travailleurs gagnent un nouveau revenu, qui peut ensuite être dépensé.

Limites du paradoxe de l’épargne

Le modèle du flux circulaire ignore la leçon de la loi de Say, qui stipule que les biens doivent être produits avant de pouvoir être échangés. Les machines à capital, qui permettent d’atteindre des niveaux de production plus élevés, nécessitent de l’épargne et des investissements supplémentaires. Le modèle de flux circulaire ne fonctionne que dans un cadre sans biens d’équipement.
En outre, la théorie ignore le potentiel d’inflation ou de déflation. Si l’augmentation des dépenses courantes entraîne une hausse concordante des prix futurs, la production et l’emploi resteront inchangés. De même, si l’épargne courante pendant une récession fait chuter les prix futurs, la production et l’emploi futurs n’auront pas à diminuer comme Keynes l’avait prédit.